Infrastructures routières, Bénin – Rendu public le 5 décembre 2024, le rapport sur l’État d’Exécution et des Résultats (EER) du Programme d’aménagement de la route cotonnière Djougou – Pehunco – Kerou – Banikoara, consulté par la rédaction de La Marina BJ, offre un regard détaillé sur les progrès et les défis de ce projet stratégique.
À l’aube de sa sixième année d’exécution, il apparaît que, malgré des avancées notables, certaines lenteurs continuent de peser sur la réalisation des objectifs fixés.
Des progrès encourageants pour désenclaver les zones agricoles
Le rapport, produit à la suite d’une mission de supervision effectuée du 14 au 25 octobre 2024 par Ibrahim Boubacar et Ilboudo Jean-Noël, met en évidence des avancées significatives. À sa sixième année de mise en œuvre, le projet affiche un taux global d’exécution physique de 32 %. Ce chiffre, bien que satisfaisant dans l’ensemble, masque des écarts importants entre les différents lots : le lot 1 est réalisé à 11 %, le lot 2 à 19 %, tandis que le lot 3 atteint 37 %.
Ces infrastructures visent à désenclaver les grands bassins cotonniers et céréaliers, renforcer l’intégration régionale et améliorer la compétitivité du secteur agricole. Les retombées sociales du projet sont également palpables, notamment grâce à la formation de 110 jeunes hommes et femmes aux métiers du bâtiment et des travaux publics (BTP). Ces efforts, tout en renforçant l’employabilité locale, traduisent la dimension socio-économique du programme.
Des retards persistants freinent les ambitions du projet
Malgré ces avancées, le rapport EER révèle plusieurs défis importants qui ralentissent l’exécution. À ce jour, seulement 19 % des fonds alloués ont été décaissés, un chiffre insuffisant compte tenu de l’âge avancé du projet. Ces lenteurs financières, combinées à un rythme d’exécution des travaux inférieur aux attentes, impactent les délais de livraison.
Par ailleurs, le retard dans les indemnisations des populations affectées par le projet (PAP) freine l’accès aux zones concernées, retardant encore davantage les travaux. Pour corriger cette situation, des mesures urgentes sont recommandées, telles que l’approbation rapide des avenants aux marchés et une mobilisation accrue des entreprises chargées des travaux. Si elles sont appliquées, ces mesures devraient permettre de rattraper une partie des retards et de sécuriser les objectifs du programme.
Malgré les défis, ce rapport EER de ce programme demeure optimiste quant à l’atteinte des objectifs, qui ambitionne de transformer durablement ces communes Bénin. Pour rappel ce projet bénéficie du soutien financier de partenaires de premier plan : la Banque Africaine de Développement (BAD), le fonds Africa Growing Together Fund (AGTF), l’Union européenne à travers EU Africa Infrastructure, la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), ainsi que le gouvernement béninois.
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