Développement durable, Bénin – Alors que sa clôture est prévue pour le 31 décembre 2024, le Projet d’Appui à la Gestion des Forêts Communales – Phase II (PAGEFCOM-II) est à un tournant décisif. Le dernier rapport sur l’état d’exécution et les résultats révèle un bilan contrasté, mêlant avancées significatives et défis persistants.
Lancé en 2017, ce programme ambitieux vise à conjuguer protection environnementale et développement économique, avec pour objectifs de stabiliser les écosystèmes, promouvoir l’économie verte et renforcer la sécurité alimentaire des communautés rurales.
Une exécution globalement satisfaisante
Selon le rapport publié le 27 novembre 2024, dont la rédaction de La Marina BJ a obtenu copie, le PAGEFCOM-II présente des résultats encourageants. Les conditions générales et spécifiques relatives aux audits financiers et environnementaux ont été respectées dans les délais impartis. Le projet a également permis de renforcer les capacités des administrations forestières à travers la formation de 315 agents, dont 41 femmes, favorisant ainsi une gestion plus efficace des ressources naturelles.
En matière d’infrastructures, trois ranchs fauniques ont été aménagés et cinq stations météorologiques installées, illustrant des efforts notables pour moderniser le suivi des écosystèmes. Cependant, avec un taux de décaissement de 73,21 % du budget total, l’exécution accuse des retards attribuables aux lenteurs dans l’approbation des dossiers, tant au niveau national qu’auprès de la Banque Africaine de Développement (BAD), principal bailleur de fonds.
Des impacts concrets pour les communautés rurales
Les communautés locales tirent un bénéfice direct des interventions du projet. Des activités génératrices de revenus, telles que la pisciculture et l’aulacodiculture, ont été mises en œuvre. Le rapport EER, publié à la suite de la mission effectuée le 5 novembre 2024, indique que 23 étangs piscicoles ont été mis en service, accueillant environ 14 800 poissons. Par ailleurs, cinq unités d’aulacodiculture ont été construites, contribuant à renforcer la sécurité alimentaire dans les zones concernées.
Le PAGEFCOM-II a également joué un rôle clé dans la réduction de l’occupation illégale des forêts grâce à une collaboration renforcée avec le CENAGREF. Cette synergie a permis de stabiliser le couvert forestier dans les zones ciblées. En outre, les chaînes de valeur des ressources naturelles ont été revitalisées, stimulant ainsi l’économie verte dans les départements bénéficiaires.
Des défis majeurs à surmonter
À moins d’un mois de son terme, le projet doit faire face à des enjeux critiques. Les lourdeurs administratives continuent de freiner l’approbation et l’exécution des activités planifiées. De plus, les retards dans la signature de certaines conventions d’exécution risquent de compromettre l’atteinte des objectifs fixés.
Le taux de décaissement restant, estimé à 26,79 %, constitue un défi supplémentaire. Une mobilisation rapide et efficace des fonds est impérative pour garantir l’achèvement des travaux programmés, bien que cette tâche s’annonce ardue. Ces défis nécessitent une coordination accrue entre les parties prenantes, notamment entre la BAD, le CENAGREF et les structures locales.
Malgré les nombreux obstacles, les résultats obtenus jusqu’à présent laissent entrevoir un potentiel réel pour le PAGEFCOM-II de tenir ses promesses. La résilience environnementale et le développement de l’économie verte semblent en bonne voie. Toutefois, la réussite finale du projet repose désormais sur la capacité des acteurs impliqués à surmonter les défis administratifs et financiers restants. Le PAGEFCOM-II, avec ses réussites et ses défis, pourrait bien tracer la voie pour une éventuelle Phase III. À suivre.