Gouvernance, Bénin – Un arrêté interministériel daté du 4 décembre 2024, signé par les ministres de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni, du Commerce et de l’Industrie, Alimatou Shadiya Assouman, et des Affaires sociales et de la Microfinance, Véronique Tognifodé, instaure un mécanisme structuré pour la tarification des produits pétroliers au Bénin, ainsi que des dispositions transitoires pour sa mise en œuvre sur la période de janvier à décembre 2025.
Ce nouveau dispositif vise à assurer une gestion plus transparente et prévisible des prix des carburants, tout en protégeant les consommateurs béninois face aux fluctuations mondiales. À partir de janvier 2025, cette approche inclura des ajustements mensuels des prix des carburants, avec la possibilité que le prix de l’essence à la pompe atteigne jusqu’à 844,38 FCFA.
Une méthode d’ajustement des prix claire et méthodique
L’arrêté interministériel, qui comporte huit articles et des exemples explicatifs en annexe, met en place un cadre de tarification des carburants basé sur l’évolution mensuelle des prix mondiaux, notamment pour l’essence, le gasoil et le gaz butane. Le système prévoit que les prix à la pompe seront réévalués chaque mois en fonction de l’indice Platts, référence mondiale des prix des carburants. Cette méthode garantit une tarification équitable tout en limitant les hausses excessives par un seuil de variation de +4 % pour les augmentations et de -10 % pour les baisses.
Dans le cadre de ce mécanisme, des ajustements seront appliqués uniquement si la différence entre le prix déterminé lors de l’appel d’offres annuel et le prix Platts dépasse 4 %. Par exemple, si le prix d’appel d’offres est de 680 FCFA et que le prix Platts atteint 700,19 FCFA, le prix à la pompe restera inchangé à 680 FCFA, comme c’est actuellement le cas dans les stations. En revanche, si l’écart atteint 13,57 % (soit supérieur à 4 %), le prix à la pompe pourrait augmenter, mais cette hausse serait plafonnée. Dans ce cas, le prix de l’essence à la pompe, après ajustement, pourrait atteindre 745,09 FCFA.
Le prix de l’appel d’offres et ses conséquences annuelles
Chaque année, un appel d’offres sera lancé pour fixer le prix plancher des carburants. Si le prix d’appel d’offres de l’année est supérieur à celui de l’année précédente, les prix à la pompe seront ajustés en conséquence. Par exemple, si le prix d’appel d’offres de l’année précédente était de 680 FCFA et que celui de l’année en cours est de 844,38 FCFA, le prix final à la pompe sera réajusté pour s’aligner sur cette nouvelle valeur de 844,38 FCFA.
Dans le cas où les prix internationaux augmentent de manière continue, le gouvernement béninois pourra intervenir pour stabiliser le prix à la pompe (il est précisé dans l’arrêté interministériel que cela s’applique au pétrole), en utilisant des mécanismes fiscaux. Par exemple, si, durant plusieurs mois successifs, les prix mondiaux augmentent de manière significative, le gouvernement pourra décider de maintenir les prix à la pompe à un niveau stable en absorbant l’écart par des ajustements fiscaux, afin d’éviter une hausse brutale pour les consommateurs. Dans ce cas, le prix à la pompe pour le pétrole pourrait être maintenu à 689,77 FCFA malgré la hausse des prix mondiaux, garantissant ainsi une stabilité pour les Béninois.