Influence, Bénin – Pour ce premier numéro de l’Indice de réputation, notre baromètre analysant l’influence numérique des personnalités publiques du Bénin on y retrouve aussi bien des personnalités politiques de la mouvance présidentielle que de l’opposition. Si le chef de l’État, Patrice Talon, occupe la première position en tête de ce classement, la dernière place revient à un ancien partenaire d’affaires actuellement en détention provisoire dans une affaire présumée de tentative de coup d’État.
Découvrez le Top 10, avec une surprise inattendue, l’ancien président Nicéphore Soglo.
Top 5, avec une surprise
Sans surprise, c’est le président de la République, SEM Patrice Talon, qui occupe la première position. Avec un indice de réputation de 31,36 %, le Chef de l’État arrive en tête du classement. Selon les données collectées sur les réseaux sociaux, grâce à notre dispositif comparé à celui de Talkwalker et autres, la réussite de la deuxième édition des Vodun Days, marquée par sa présence active pendant les trois jours de l’événement, ainsi que l’inauguration de l’arène de Ouidah, ont été largement saluées par les internautes.
Ces diverses réactions ont contribué à générer des sentiments positifs (31,5 %), bien que des critiques aient émergé suite à l’attaque terroriste dans le nord du Bénin et à des allégations concernant une base militaire française dans le pays. La portée de ses actions est colossale, atteignant 112,7 millions, tandis que son engagement sur les réseaux sociaux est de 22,5 K. Cependant, l’équipe de communication du chef de l’État fait face à un sentiment négatif de 11,3 %, centré sur son silence face à la récente attaque de Banikoara.
En deuxième position se trouve le ministre des Affaires étrangères, Olushegun Adjadi Bakari, avec un indice de 15,69 %. Le chef de la diplomatie béninoise occupe cette place grâce à l’organisation de la première réunion ministérielle entre le Bénin et la Communauté des Caraïbes (CARICOM). La communication autour de cet événement a été largement favorable au ministre. Sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères d’Algérie et son déplacement au Qatar, bien que peu relayés sur les réseaux sociaux, ont contribué à son taux de sentiments positifs (11,2 %). Toutefois, les récentes déclarations du président de la transition nigérienne, qui compliquent encore une fois le rétablissement des relations diplomatiques mises à mal depuis le coup d’État du 26 juillet 2023, expliquent son taux de sentiments négatifs (1,5 %). L’engagement de sa personne sur les réseaux sociaux est notable, avec 222 interactions, et il bénéficie d’une portée de 42,1 millions.
Le ministre d’État béninois de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni, se distingue avec un indice de réputation de 14,01 %. Des discussions favorables liées à sa stratégie de développement 2025-2027 et à l’annonce de la préparation d’un eurobond en 2025 ont généré un sentiment positif de 30,8 %. Ces discussions ont été relayées par certaines presses, valorisant la croissance économique projetée du pays. Cependant, des critiques, concernant ses liens supposés avec les discussions sur un potentiel troisième mandat du président ont suscité un faible sentiment négatif (3,8 %). Par ailleurs, la mention de son nom par l’opposant Candide Azannaï dans une publication, bien commenté et relayée dans la presse, relative au décret nommant David Koffi Aza, dont le ministre serait signataire, a notamment contribué à ce sentiment négatif. Malgré une activité limitée sur ses profils personnels, la portée numérique du ministre atteint 670,5 K, bien que son engagement reste faible.
L’ancien président Nicéphore Soglo occupe la quatrième position avec un indice de 13,62 %. Une surprise pour l’équipe de l’Indice de Réputation. La célébration des Vodun Days, autrefois la fête des religions endogènes qu’il avait initiée en 1992, lui a valu un hommage appuyé sur les réseaux sociaux. Son sentiment positif atteint 28,3 %, soulignant l’estime publique pour son héritage. De nombreux internautes ont rappelé que les Vodun Days sont à l’origine une initiative de l’ancien président. Cependant, sa récente rencontre avec le président Talon, après l’attaque de Banikoara, a suscité des critiques, notamment parmi les panafricanistes, générant un sentiment négatif de 3,5 %. Sa portée reste modeste avec 605,2 K, mais il jouit d’une forte reconnaissance dans l’opinion publique. Toutefois, la question de sa présence dans le prochain classement reste en suspens.
L’ancien président Yayi Boni, également président du parti Les Démocrates, se classe cinquième avec un indice de 12,61 %. La déclaration de son parti après l’attaque de Banikoara, largement relayée par la presse en ligne, a généré un sentiment positif de 27,2 %. L’engagement de l’ex-chef de l’État sur les réseaux sociaux reste limité (1 K), mais sa portée atteint 6,2 millions.
Du Top 6 au Top 10 : Des influences variées
En sixième position, le ministre Abdoulaye Bio Tchané affiche un indice de 12,31 %. Ses actions, telles que sa participation aux Vodun Days, ont été bien perçues (24 % de sentiment positif). Toutefois, des critiques concernant la gestion interne de son parti ( le cas du ministre Seïdou Adambi suspendu puis limogé du gouvernement est perçu par des internautes comme une décision imposée) ont entraîné un sentiment négatif de 4 %.
Le député Éric Houndété, vice-président du parti Les Démocrates et probable candidat aux élections présidentielles de 2026, enregistre un indice de réputation de 12,25 % pour se retrouver à la septième position. Ses déplacements politiques notamment dans le département du Couffo pour soutenir un militant de son parti ont généré un sentiment positif de 50 %, bien qu’il manque de soutien significatif sur les réseaux sociaux, avec un engagement inexistant.
Le président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou, a un indice de 11,70 % est à la 8eme place. Bien que sa participation aux Vodun Days ait été saluée, des critiques liées à la présence militaire française mêlé à son nom ont généré un sentiment négatif de 2,5 %.
Le président du parti Union Progressiste Le Renouveau, Me Joseph Djogbénou, figure à la neuvième place avec un indice de réputation de 11,57 %. Peu d’interactions notables ont alimenté son image sur les réseaux sociaux et sur le Web, et la majorité de ses sentiments restent neutres (89,5 %). Malgré l’absence de traces de sentiments négatifs, il doit son sentiment positif de 10,5 % à son nom associé à cinq initiatives du parti, notamment la ligue des femmes de l’Union Progressiste Le Renouveau.
L’homme d’affaires Olivier Boko, actuellement en détention provisoire pour une affaire de tentative de coup d’État, termine ce classement avec un indice de réputation de 11,20 %. Son faible sentiment positif de 2 % et un engagement limité sur les réseaux sociaux marquent sa situation complexe, tandis que son sentiment négatif de 6,9 % reste élevé. Bien que ses avocats soient médiatiquement présents pour préparer le début de son procès, annoncée pour la semaine prochaine, l’absence totale d’une communication judiciaire est notable. Cela étonne, surtout pour un homme de son influence, présumé impliqué dans une affaire d’atteinte à la sûreté de l’État.
L’Indice de Réputation : une méthode rigoureuse pour évaluer l’influence
L’indice de réputation proposé par La Marina BJ et We Connector repose sur trois critères essentiels à savoir la perception, la visibilité et l’impact. Ces critères sont évalués par une analyse des sentiments (positifs, neutres et négatifs), de la portée (c’est-à-dire l’audience potentielle), et de l’engagement (interactions des internautes avec les publications).
Chaque critère est pondéré de manière spécifique c’est à dire 20 % pour la portée, 15 % pour l’engagement, 5 % pour les résultats, 25 % pour les sentiments positifs, 10 % pour les neutres et -25 % pour les sentiments négatifs. Cette pondération permet d’obtenir un score global sur 100, synthétisant ainsi l’influence numérique des personnalités publiques étudiées.
Ce système d’analyse offre une vision claire et objective des figures publiques les plus influentes sur la scène politique et sociale béninoise, tout en mettant en lumière les dynamiques d’opinion qui façonnent le paysage numérique du pays.