Opinions, Afrique– Lors de la 6e Conférence internationale Afrique du Groupe Initiative Afrique, tenue du 8 au 11 mai 2025 à Cotonou, le ministre d’État béninois, Abdoulaye Bio Tchané, a appelé les pays africains à sortir d’une posture revendicative pour embrasser une souveraineté fondée sur la responsabilité, l’investissement dans les compétences et la transformation locale des ressources. Une prise de position forte dans un contexte mondial en recomposition.
Face à un monde marqué par les tensions géopolitiques, les ruptures économiques et les défis climatiques, l’Afrique ne peut plus se contenter de subir. Tel est le message que le ministre d’État chargé du Développement et de la Coordination de l’action gouvernementale, Abdoulaye Bio Tchané, a porté avec force à Cotonou, à l’occasion de la 6e édition de la Conférence internationale Afrique du Groupe Initiative Afrique.
Plaidant pour une redéfinition du concept même de souveraineté, il a exhorté les États africains à prendre leur destin en main, non pas en se repliant sur eux-mêmes, mais en assumant une souveraineté de responsabilité. « L’Afrique ne devrait pas revendiquer une souveraineté d’isolement, mais une souveraineté de responsabilité. Cela signifie une souveraineté […] qui refuse la dépendance passive », a-t-il affirmé devant un auditoire composé d’experts, de décideurs et d’acteurs de la société civile venus de tout le continent. Selon lui, le continent ne doit pas être coupé du monde, mais devenir un acteur « à part entière, respecté, équitablement traité ».
Former pour transformer
Pour le ministre d’État, la clé de l’émancipation africaine réside d’abord dans la capacité à former une jeunesse apte à répondre aux besoins réels de l’économie. « Je pense que tous nos États doivent accorder de l’importance à l’éducation des métiers dont l’économie a besoin, afin que nous préparions notre jeunesse aux évolutions futures », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité d’anticiper les mutations industrielles mondiales.
Et Abdoulaye Bio Tchané d’aller plus loin : selon lui, l’Afrique est non seulement en mesure de suivre la cadence de la nouvelle révolution industrielle, mais aussi d’en devenir l’un des pôles majeurs. « L’Afrique est bien préparée pour devenir l’usine du monde. Elle dispose de toutes les ressources naturelles nécessaires à la nouvelle révolution industrielle. La cinquième révolution industrielle sera africaine », a-t-il lancé, soulignant l’urgence d’investir dans les chaînes de valeur locales.