Politique , Bénin– L’affaire qui secoue depuis hier jours la sphère politico-administrative béninoise continue de dévoiler ses ramifications. Dans une déclaration rendue publique ce vendredi 16 mai, le parquet spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) est revenu en détail sur les faits reprochés à des agents de l’administration et au président du parti politique récemment créé « Le Libéral », Richard Boni Ouorou.
Saisi le 13 mai 2025, le parquet spécial a ouvert une enquête portant sur des soupçons de corruption dans le cadre de la procédure de reconnaissance légale du parti « Le Libéral ». À ce stade, plusieurs interpellations ont eu lieu. Parmi les mis en cause : le Directeur des Partis Politiques et des Affaires Électorales, ainsi qu’un cadre de la Direction des Affaires Intérieures et des Cultes.
Le nom de Richard Boni Ouorou, président dudit parti, apparaît également dans le dossier. Il a été appréhendé dans la soirée du 15 mai. Selon les éléments de l’enquête, des transactions financières ont été effectuées afin de faciliter l’obtention du récépissé de reconnaissance du parti politique.
Montants versés, versions divergentes
Le Directeur des Partis Politiques a déclaré avoir reçu cinq millions de francs CFA sur les douze millions initialement convenus. Une perquisition menée à son domicile a permis la saisie de la somme qu’il dit avoir perçue.
De son côté, Richard Boni Ouorou affirme avoir versé sept millions de francs CFA, en trois étapes : un million avant le congrès fondateur du 5 avril, puis deux tranches de trois millions, les 26 et 28 avril derniers.
Corruption active et passive
Selon le procureur spécial, ces faits entrent dans le cadre des infractions de corruption active et passive d’agent public, telles que définies par le Code pénal béninois. Celui-ci prévoit une réclusion criminelle de cinq à dix ans, ainsi que des peines pécuniaires et des mesures de confiscation.
Le ministère public rappelle que le fait de céder aux sollicitations d’un agent public constitue un acte de corruption au même titre que l’acceptation d’un pot-de-vin par ce dernier. Les investigations se poursuivent, indique le parquet spécial de la CRIET, en vue de déterminer toutes les responsabilités. Le parquet a réaffirmé sa détermination à lutter contre la corruption, exhortant la population à coopérer avec les autorités judiciaires.