Politique, Bénin – Alors que le compte à rebours vers les élections générales de 2026 s’accélère, le principal parti d’opposition au Bénin, Les Démocrates, affiche une stratégie aux antipodes de la précipitation. Sur le plateau de la chaîne privée Matin Libre, Kamar Ouassangari, secrétaire administratif du parti, a clarifié les contours de la méthode retenue pour la désignation du candidat à la présidentielle : pas de primaire populaire, mais un processus interne balisé par les textes.
Chez Les Démocrates, le choix du duo présidentiel ne relèvera ni d’un vote de base, ni d’une compétition ouverte entre figures du parti. Il ne s’agira pas d’une primaire, tranche Kamar Ouassangari. À l’inverse, une commission nationale de candidature sera chargée de recevoir et d’analyser les dossiers. Cette structure proposera ensuite un ticket présidentiel à la coordination nationale, qui, à son tour, convoquera le Conseil national pour validation. D’après Kamar Ouassangari, « c’est au cours de ce Conseil national que le duo candidat sera officiellement retenu et que les dossiers seront déposés. » Ce Conseil national est composé des représentants des coordinations communales, des circonscriptions électorales, de la coordination nationale, ainsi que de quelques responsables occupant des postes stratégiques au sein du parti. Un processus structuré, déjà inscrit dans les statuts du parti, selon le secrétaire administratif.
La machine électorale en marche
Si le parti au pouvoir attend le mot d’ordre du chef de l’État, Les Démocrates, eux, se veulent imperméables à cette pression politique. « Nous ne marchons pas au rythme de la mouvance présidentielle », assume Ouassangari. Pour le secrétaire administratif, l’objectif reste de préparer, dans le calme, une alternance que le parti juge inévitable. Parlant de la mouvance présidentielle, Kamar Ouassangari est certain que les acteurs politiques du camp adverse « savent que le peuple béninois va changer de cap en 2026. »
Au-delà de la présidentielle, Les Démocrates entendent aborder les autres échéances électorales avec rigueur. Depuis le 2 mai, à la suite de la session de la coordination nationale, les candidatures sont ouvertes pour les élections législatives et communales. Chaque coordination communale est appelée à déposer des listes, selon des règles précises établies dans le règlement intérieur du parti, notamment en son article 11.
Le processus prévoit que ces listes soient transmises à la coordination départementale, puis soumises à l’approbation de la coordination nationale, avant leur validation finale par le Conseil national. Une mécanique bien huilée, qui s’inscrit dans une logique de décentralisation assumée.
Boni Yayi, figure tutélaire mais pas omniprésente
Quant au rôle de Thomas Boni Yayi, président du parti et ancien chef de l’État, le message est clair : pas d’ingérence, ni de veto. Pour le secrétaire administratif du parti d’opposition, l’ancien président de la République veille au respect des textes et ne s’immisce pas dans les choix.
En définitive, si Les Démocrates cultivent une certaine discrétion sur leur stratégie, ils souhaitent surtout afficher une image de sérieux et de discipline. Une ligne de conduite qu’ils espèrent transformatrice à l’heure du grand rendez-vous de 2026.