Politique, Bénin – Lors d’une rencontre avec le Cadre de Concertation des Partis de l’Opposition (CCP) le 27 novembre 2024, le Bloc Républicain (BR) a exprimé ses réserves sur l’initiative d’un audit du fichier électoral portée par l’opposition. Dans un communiqué publié à l’issue des échanges, le BR a dénoncé le manque de pertinence de cette démarche et alerté sur les risques qu’elle ferait peser sur la crédibilité du processus électoral.
Une initiative jugée non pertinente
Le Bloc Républicain a tenu à rappeler les fondements légaux du processus électoral en cours, en s’appuyant sur la loi n° 2024-13 qui régit la Liste Électorale Informatisée (LEI). Selon le BR, l’Agence Nationale d’Identification des Personnes (ANIP) est chargée de produire et d’actualiser cette liste en suivant un calendrier strict.
Ainsi, « l’ANIP transmet à la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA), 180 jours avant la date du scrutin, les statistiques relatives à la Liste Électorale Informatisée », explique le communiqué. De plus, « 120 jours avant les élections, l’ANIP procède à l’extraction de la Liste Électorale Informatisée Provisoire (LEIP) », ajoute-t-il.
Au regard de ces dispositions, le Bloc Républicain estime que l’audit proposé par l’opposition, portant sur la liste électorale de 2023, « n’a aucune pertinence ». Pour le BR, seule la liste extraite 120 jours avant les prochaines élections devrait concentrer l’attention, car elle reflète l’état actuel des données électorales.
Des inquiétudes sur des objectifs cachés
Le BR n’a pas seulement remis en question la pertinence technique de l’audit. Il a également exprimé des préoccupations sur des « objectifs masqués » contenus dans les termes de référence proposés par les partis du CCP. Parmi ces objectifs, la révision du code électoral a particulièrement retenu l’attention du BR.
Le parti a dénoncé une tentative de détourner l’audit pour rouvrir des discussions sur des aspects fondamentaux du système électoral. Selon le communiqué, cette démarche risque de compromettre la préparation des prochaines élections générales et d’affecter leur crédibilité. « Face aux manques de pertinence des motifs de l’audit et d’autres objectifs inavoués, le BR éprouve assez d’inquiétude sur la démarche des partis du CCP », souligne le communiqué.
Une ouverture conditionnée par le respect des règles
Malgré ses critiques, le Bloc Républicain a réaffirmé son attachement au dialogue politique. « Le BR, tout en marquant sa distance vis-à-vis de cette initiative, rappelle que dans le respect de sa ligne politique, il demeure ouvert à la collaboration avec tous les acteurs politiques et de la société civile », indique le communiqué.
Le parti a conclu en insistant sur sa conviction que « le dispositif actuel constitue le meilleur outil pour garantir des élections pacifiques, crédibles et transparentes ». Il a cependant mis en garde contre des initiatives pouvant fragiliser ce système et a appelé à des démarches concertées, basées sur les textes en vigueur.
À travers cette prise de position, le Bloc Républicain s’aligne ainsi sur l’Union Progressiste Le Renouveau, autre formation politique de la mouvance présidentielle, en réaffirmant sa confiance dans le cadre électoral actuel, tout en soulignant la nécessité de préserver la crédibilité des scrutins à venir.