Corruption, Bénin – Le 11 juillet 2024, lors de la journée africaine de lutte contre la corruption, Social Watch Bénin a saisi l’occasion pour interpeller le président de la république, Patrice Talon, avec un message percutant. L’organisation a mis en lumière l’urgence de renforcer les mécanismes de protection des lanceurs d’alerte, soulignant ainsi une dimension cruciale de la lutte contre la corruption au Bénin. Dans un pays où les dénonciations d’actes de corruption sont souvent entravées par la peur de représailles, cette demande revêt une importance capitale. Mais la question reste : le chef de l’État Patrice Talon entendra-t-il cet appel pressant ?
Des réformes nécessaires pour combler les lacunes
Malgré la ratification de la Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption (CUAPLC) par le Bénin, Social Watch Bénin souligne que le cadre législatif actuel présente encore de sérieuses lacunes. L’abrogation de la loi de 2011-20 et son remplacement partiel par des dispositions du Code Pénal et de la loi sur le Haut-Commissariat à la Prévention de la Corruption n’ont pas permis de combler les vides juridiques, particulièrement en ce qui concerne la protection des lanceurs d’alerte.
Le thème de la Journée africaine de lutte contre la corruption 2024, « Mécanisme de protection efficace des lanceurs d’alerte : Outil essentiel dans la lutte contre la corruption », résonne particulièrement au Bénin. Les lanceurs d’alerte jouent un rôle indispensable en signalant les actes de corruption, mais ils sont souvent exposés à des risques importants. Social Watch Bénin insiste sur la nécessité de les protéger pour encourager la dénonciation et assurer une transparence accrue.
Les recommandations de Social Watch Bénin
Dans son message au président Patrice Talon, Social Watch Bénin formule plusieurs recommandations pour renforcer la lutte contre la corruption au Bénin. L’organisation appelle à l’adoption d’une législation spécifique et robuste pour la protection des lanceurs d’alerte, ainsi qu’à la mise en place de systèmes de dénonciation anonymes, indépendants et fiables. De plus, elle insiste sur la nécessité de définir clairement un cadre juridique pour la gestion des conflits d’intérêt et d’élaborer un mécanisme de déclaration de patrimoine efficace, applicable à un plus grand nombre de responsables politiques et hauts-fonctionnaires.
Patrice Talon répondra-t-il à cet appel ?
L’histoire récente du Bénin montre une volonté de progresser sur le chemin de la lutte contre la corruption. Cependant, pour que cette volonté se traduise en résultats tangibles, il est indispensable de combler les lacunes identifiées par Social Watch Bénin. La protection des lanceurs d’alerte est un élément clé, car elle garantit que les citoyens peuvent signaler les actes de corruption sans craindre des représailles.
Répondre favorablement à cette demande de Social Watch Bénin est non seulement une obligation morale mais aussi stratégique. Renforcer le cadre légal et institutionnel de protection des lanceurs d’alerte serait un signal fort envoyé à la communauté internationale et aux citoyens béninois que la lutte contre la corruption demeure une priorité du régime en place.
Aussi, répondre aux recommandations de Social Watch Bénin ne serait pas seulement une réponse aux attentes de la société civile, mais aussi un geste fort en faveur de la transparence et de la bonne gouvernance. La balle est maintenant dans le camp du chef de l’État Patrice Talon, dont les actions futures détermineront l’issue de cet appel pressant pour un Bénin plus intègre et transparent.