Justice, Bénin – Depuis hier, la population béninoise est informée d’un scandale immobilier majeur qui met en lumière le rôle controversé des médias traditionnels dans la diffusion de publicités trompeuses. Par un communiqué daté du 25 juillet 2024, le parquet spécial près la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) a annoncé l’ouverture de poursuites judiciaires contre les entreprises “La Maison du Luxe” et “Bénin Immo”, ainsi que leurs promoteurs. Au regard de son origine, cette affaire soulève une question cruciale : comment les médias ont-ils pu servir de relais à ce type d’arnaque, qui a coûté des millions aux consommateurs béninois ?
Des publicités trompeuses à la télévision et à la radio
D’après les témoignages des victimes lors de l’audience du 9 juillet dernier, elles ont été attirées par des annonces alléchantes diffusées sur des chaînes de télévision et des stations de radio locales. Ces publicités promettaient des parcelles de terre à des prix défiant toute concurrence, incitant ainsi de nombreux acheteurs à investir leurs économies.
Convaincus ils ont investi des sommes considérables dans des parcelles fictives. Selon nos informations les promoteurs de ces agences fictives à savoir”La Maison du Luxe” et “Bénin Immo” ont ainsi réussi à escroquer plus de 80 millions de FCFA en exploitant la confiance des consommateurs. Les chaînes de télévision et les stations de radio auraient-elles dû faire preuve de plus de diligence avant de diffuser ces annonces ? La crédibilité des médias est en jeu, et il devient urgent d’établir des mécanismes de vérification avant la diffusion de publicités, notamment dans des secteurs aussi sensibles que l’immobilier.
La nécessité d’une réglementation renforcée
La multiplication des escroqueries immobilières et les mécanismes sophistiqués utilisés par les fraudeurs mettent en évidence la faiblesse des contrôles et des réglementations en vigueur. Le cadre législatif actuel en ce qui concerne les agents immobiliers ne semble pas suffisant pour prévenir et sanctionner efficacement les abus dans ce secteur.
Selon nos informations les autorités béninoises travaillent actuellement sur l’élaboration d’un code de la publicité, accompagné de textes d’application. Ce nouveau cadre juridique vise à assurer une communication publicitaire plus éthique, transparente et respectueuse des consommateurs. Espérons qu’avec cette réforme des contrôles stricts soient imposés aux médias de vérifier l’authenticité des annonces avant diffusion. Il serait également essentiel d’obliger les annonceurs à fournir des preuves de la légitimité de leurs offres, et de prévoir des sanctions pour les médias qui diffusent des publicités sans vérification préalable.
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Enfin, il est important de souligner que les réseaux sociaux jouent également un rôle dans la diffusion de publicités. Les internautes doivent être prudents et vérifier l’authenticité des offres avant de s’engager financièrement. La vigilance de tous est indispensable pour éviter de tomber dans les pièges tendus par des escrocs, que ce soit à travers les médias traditionnels ou les plateformes numériques. Il convient également de rappeler que, conformément au code domanial et foncier en vigueur au Bénin, toutes les transactions immobilières doivent se réaliser devant notaire.
Les prochaines audiences, dont celle du 29 octobre 2024, seront cruciales pour les victimes et pour la justice béninoise. Elles devront apporter des réponses claires et des actions concrètes, posant les bases d’une régulation plus stricte et plus efficace.