Jeudi dernier, à Djougou, la Direction Départementale des Affaires Sociales et de la Microfinance (DDASM) de la Donga a convoqué les élus communaux et locaux pour discuter d’un sujet préoccupant : la recrudescence des mutilations génitales féminines (MGF).
La réunion a commencé par une présentation des concepts liés aux MGF, permettant aux participants de mieux comprendre l’importance et la gravité de cette pratique. Les discussions ont ensuite porté sur la loi n° 2003-03 du 3 mars 2003, qui interdit et sanctionne sévèrement les mutilations génitales féminines en République du Bénin.
Selon l’équipe de la DDASM, cette législation prévoit des peines de 6 mois à 3 ans de prison, assorties d’amendes de 100 000 à 2 000 000 francs CFA pour les exciseurs. Lorsque la victime est mineure, les peines sont alourdies : 3 à 5 ans de prison et des amendes pouvant atteindre 3 000 000 francs CFA. En cas de décès de la victime, les peines s’élèvent à 5 à 20 ans de travaux forcés et des amendes de 3 à 6 000 000 francs CFA.
Les complices ne sont pas épargnés. Toute personne ayant aidé, assisté, sollicité ou fourni les moyens nécessaires à l’excision, ainsi que ceux qui, informés de l’imminence de l’acte, n’ont rien fait pour l’empêcher, sont passibles de poursuites pour non-assistance à personne en danger. Ne pas signaler une excision déjà commise aux autorités judiciaires ou policières expose également à des amendes de 50 000 à 100 000 francs CFA.
Les agents de santé, qu’ils soient du secteur public ou privé, ont l’obligation d’accueillir les victimes, de leur fournir les soins nécessaires et de signaler les faits au Procureur de la République ou à l’officier de police judiciaire le plus proche. L’assistance a également été informée des divers recours prévus pour les victimes.
Cette réunion a révélé une prise de conscience collective et un engagement profond pour éradiquer les mutilations génitales féminines, non seulement à Djougou mais aussi dans tout le département de la Donga. Les élus présents ont salué cette action de la DDASM et ont souligné l’importance de renforcer la sensibilisation, particulièrement en milieu rural, grâce à des émissions radiophoniques. Ils se sont engagés à devenir les porte-paroles de la lutte contre les MGF dans leurs communautés respectives.