Votre portail vers l'information stratégique au Bénin, en Afrique et au-delà
Votre portail vers l'information stratégique au Bénin, en Afrique et au-delà

Bénin/grâce présidentielle : Des absents qui font débat

Justice, BéninHier vendredi 2 août 2024, au lendemain de la célébration du 64ème anniversaire de l’indépendance nationale, le président Patrice Talon a signé un décret de grâce présidentielle libérant 27 détenus condamnés par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).

Cette mesure est interprétée comme une tentative d’apaiser les tensions politiques qui ont émergé après les élections présidentielles de 2021. Toutefois, l’absence notable de figures importantes de l’opposition parmi les bénéficiaires de cette grâce a suscité des interrogations et des débats.

Qui sont-ils ?

Parmi les graciés, on retrouve Malwane Abou, condamné à 10 ans de prison ferme et à une amende de 5 millions FCFA pour atteinte à l’intégrité du territoire national, ainsi que dix autres personnes impliquées dans le même dossier, condamnées à 8 ans de prison ferme et à une amende de 5 millions FCFA.

Zibo Mamoudou, beau-frère du juge démissionnaire de la CRIET, Essowé Batamoussi, fait également partie des personnes graciées. Mamoudou avait été arrêté en 2021 pour non-dénonciation d’activités portant atteinte à la défense nationale et condamné à 10 ans de prison ferme. Kankandana Aziz et Akrikri Ales Safara, impliqués dans l’affaire de la découverte de 70 000 balles à Bantè en 2021 et condamnés à 10 ans de prison ferme et à une amende de 5 millions FCFA, recouvrent aussi la liberté.

Le décret précise que les grâces présidentielles dispensent les condamnés de l’exécution de leur peine privative de liberté. Les ministres de la Justice, de l’Intérieur et de la Sécurité Publique, ainsi que de l’Économie et des Finances, sont chargés de la mise en œuvre de cette décision.

L’absence de Madougou et Aivo

Cependant, l’absence de figures majeures de l’opposition parmi les bénéficiaires de cette grâce a suscité des interrogations. Reckya Madougou, ancienne ministre de la Justice et candidate recalée à la présidentielle, purge depuis 2021 une peine de 20 ans de prison pour « financement du terrorisme ».

Joël Aivo, professeur de droit constitutionnel et également candidat recalé à la présidentielle, reste incarcéré pour une peine de dix ans pour blanchiment de capitaux et complot contre l’autorité de l’État. Leur non-inclusion dans cette mesure de clémence présidentielle soulève des questions sur la portée réelle de cette initiative.

La libération de ces 27 détenus constitue un geste symbolique, mais l’absence des principaux leaders de l’opposition remet en question l’efficacité de cette démarche pour une véritable réconciliation politique. L’exclusion de Reckya Madougou et Joël Aivo laisse planer un doute sur la volonté du gouvernement d’engager un dialogue inclusif et transparent en vue des élections générales de 2026.

Alors que la société béninoise espérait une ouverture politique plus large, cette nouvelle mesure partielle de grâce présidentielle révèle les défis persistants dans la dynamique politique du pays.

Partager cet article
Lien partageable
Précédent

Bénin : Comment les affaires courantes seraient-elles assurées pendant le congé gouvernemental ?

Suivant

Bénin : L’APDP passe en revue 47 dossiers lors des plénières de juillet

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Lire article suivant