Gouvernance, Bénin – Le parlement béninois a adopté le 12 septembre 2024 son budget pour l’exercice 2025, affichant une augmentation de 18,27 % par rapport à l’année précédente. Ce nouveau budget, désormais fixé à 29,3 milliards de FCFA, a suscité des débats au sein de l’hémicycle, mais a finalement été voté à l’unanimité.
Une croissance qui, bien qu’approuvée par l’ensemble des parlementaires, suscite des questionnements légitimes. Décryptage des raisons derrière cette hausse et des débats qu’elle a engendrés.
Une augmentation principalement liée à la construction du nouveau siège
La hausse du budget de l’Assemblée nationale en 2025 s’explique en grande partie par une nouvelle ligne budgétaire dédiée à la construction du nouveau siège de l’institution. Un montant de 7 milliards de FCFA a été alloué au remboursement du prêt contracté pour la réalisation de ce projet, contre 3 milliards prévus l’année précédente.
Le nouveau siège, censé renforcer la capacité opérationnelle et offrir un cadre de travail moderne aux députés, représente une priorité dans l’agenda du bureau présidé par Louis G. Vlavonou. Lors des débats avant le vote du budget de l’année prochaine, des parlementaires ont cependant réclamé davantage de précisions sur certains aspects de la proposition du budget, soulignant le besoin d’une gestion efficace et transparente des fonds publics.
Des préoccupations sur la gestion des dépenses de l’institution
Au-delà de l’enveloppe dédiée à la construction du nouveau siège, d’autres éléments ont suscité des discussions animées. Les députés, toutes tendances confondues, ont salué la transparence des documents budgétaires, mais quelques interrogations subsistent. En particulier, le député Kamel Ouassangari, du parti Les Démocrates a exprimé des inquiétudes quant à la suppression des compléments de frais de mission pour les parlementaires en déplacement à l’étranger. Ce type de mesure pourrait, selon lui, affecter la participation du Bénin aux échanges internationaux sur les questions parlementaires.
D’autres préoccupations ont été soulevées par l’honorable Issiaka Arouna, qui a demandé des explications sur l’augmentation des crédits pour la construction du nouveau siège, qui sont passés de 3 à 7 milliards de FCFA. Cette demande reflète un souci de transparence et de justification des choix budgétaires, dans un contexte où les citoyens attendent des institutions publiques une utilisation optimale des ressources.
Le Caucus des femmes parlementaires et les budgets sensibles au genre
Un autre aspect intéressant de ce budget réside dans la reconduction des crédits alloués au Caucus des femmes parlementaires, une démarche qui a été saluée par plusieurs députées. En effet, les honorables Natacha Kpotchan et Edwige Tossa ont tenu à féliciter la commission budgétaire pour avoir préservé cet engagement en faveur des politiques sensibles au genre.
Le soutien continu aux initiatives des femmes parlementaires témoigne d’une volonté de promouvoir l’égalité des sexes dans l’accès aux ressources parlementaires. Cet aspect du budget est perçu comme un signal positif dans la lutte pour l’égalité de genre au sein des institutions publiques béninoises, une démarche encore trop rare sur le continent africain.
Face aux interrogations soulevées, le président Vlavonou a rassuré ses collègues sur la gestion des ressources. Il a par ailleurs encouragé les députés à ne pas s’attacher strictement aux prévisions budgétaires, rappelant que les fonds sont transférés à l’Assemblée sur une base trimestrielle, en fonction de la collecte des ressources par les régies financières de l’État.
Le budget 2025 du parlement béninois, bien que marqué par une hausse, semble répondre à des impératifs spécifiques, notamment celui du financement de la construction du nouveau siège. Bien que les débats aient révélé quelques désaccords sur la gestion de certaines lignes budgétaires, la transparence et la rigueur dans l’approche budgétaire ont été largement reconnues et saluées.