Innovations, Bénin – À travers l’Agence de Développement de Sèmè City, le gouvernement béninois entend structurer une filière nationale d’écoconstruction en misant sur les ressources locales. Une ambition traduite par une correspondance adressée récemment à deux cabinets d’expertise, à savoir le groupement DIC-BTP/Global Experts Inc et la société Building Technology Consulting, en vue de conduire une vaste étude de faisabilité.
L’enjeu est d’identifier, de quantifier et de qualifier les matériaux locaux disponibles sur le territoire, tout en élaborant un plan d’action cohérent pour leur exploitation à grande échelle. Selon la demande de proposition consultée par La Marina BJ, cette mission, qui s’étendra sur une durée de sept mois, servira de socle à la mise en place d’un véritable écosystème de production autour de la terre cuite, de la terre crue, des enduits naturels et des matériaux composites à base de fibres végétales.
Structurer une filière stratégique
Si le recours aux matériaux locaux n’est pas nouveau, leur intégration systématique dans une chaîne de valeur formalisée reste un défi. Selon le document de projet, l’étude vise à combler ce vide. Elle devra notamment cartographier les ressources premières (argiles, fibres végétales, granulats) mobilisables sur le territoire ; évaluer les capacités actuelles de production et identifier les gisements d’optimisation ; proposer un programme d’approvisionnement assorti d’un calendrier prévisionnel ; analyser le tissu industriel et les réseaux logistiques existants ; poser les bases réglementaires, techniques et assurantielles d’une filière viable.
Le campus de Sèmè City, annoncé à Ouidah, servira de projet pilote. À ce titre, un cahier des charges spécifique y sera appliqué, avec des plans de production adaptés et un calendrier rigoureux.
Des livrables précis attendus
Le cabinet retenu devra produire, entre autres, un rapport de démarrage, une évaluation des ressources mobilisables, une analyse de la capacité de production, un diagnostic réglementaire, ainsi qu’une feuille de route pour le déploiement national de la filière. La remise de la version finale des rapports interviendra au plus tard 15 jours après la validation des versions provisoires, indique la correspondance.
À travers cette démarche, Sèmè City confirme son positionnement comme moteur de l’innovation appliquée au développement territorial. Dans un contexte où la résilience climatique et l’indépendance économique deviennent des impératifs régionaux, le gouvernement du président Patrice Talon semble déterminé à prendre de l’avance avec cette étude de faisabilité. D’après le document projet, un budget prévisionnel de 32,2 millions y est consacré.
