Investissement bancaire – Oragroup, le holding du groupe Orabank acte la rupture définitive des négociations avec Vista Group, et engage une nouvelle stratégie de recapitalisation adossée à des partenaires institutionnels solides.
L’épilogue tant redouté est tombé le 13 mai 2025 : après deux années de négociations marquées par les incertitudes, Vista Group a notifié à Oragroup SA sa décision de se retirer définitivement de l’accord de cession portant sur les parts du fonds Emerging Capital Partners (ECP), actionnaire majoritaire du groupe bancaire. Cette volte-face du groupe mené par Simon Tiemtoré met fin à un feuilleton capitalistique complexe qui devait marquer un tournant dans le paysage bancaire ouest-africain.
Réuni six jours plus tard, le 19 mai, à Lomé, le Conseil d’administration d’Oragroup a rapidement pris acte de cette décision, tout en dévoilant une nouvelle trajectoire : celle d’un plan de financement alternatif, articulé autour d’une augmentation de capital d’envergure, dont la première tranche s’élève à 80 milliards de francs CFA. L’opération bénéficiera du soutien de partenaires institutionnels historiques du groupe, au premier rang desquels figure la Banque ouest-africaine de développement (BOAD).
Un repositionnement stratégique
Ce revirement, bien qu’issu d’une rupture, pourrait bien constituer une opportunité stratégique pour Orabank. En s’appuyant sur des actionnaires panafricains engagés dans une vision de long terme, le groupe entend renforcer sa solidité financière et asseoir son indépendance décisionnelle. Selon nos informations, ce plan vise à doter Orabank de ressources stables et pérennes, essentielles pour honorer ses engagements et stimuler sa croissance sur ses marchés clés.
La nouvelle orientation sera détaillée dans les semaines à venir, après validation des organes de gouvernance des différentes parties prenantes. L’objectif affiché est de consolider la structure financière du groupe sans dépendre d’un acteur externe, tout en renforçant son modèle de banque inclusive et résiliente.
Une ambition régionale intacte
Présent dans 12 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre — dont la Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin, le Sénégal, le Mali et le Tchad — Orabank conserve l’ambition d’étendre son influence tout en consolidant ses acquis. Fort de plus de 2 500 collaborateurs, d’un portefeuille de près de 700 000 clients et d’un réseau de plus de 170 agences, le groupe mise désormais sur une recapitalisation endogène pour poursuivre sa transformation.
Au cœur de sa stratégie : l’innovation, l’inclusion financière, et une politique RSE articulée autour de la transition énergétique, de la gestion des risques environnementaux et sociaux, et du bien-être des communautés.
Le retrait de Vista, bien que perçu comme un revers, permet à Orabank d’afficher une résilience institutionnelle rare dans le secteur. En tournant la page des négociations avortées avec Vista, le groupe envoie un message fort à ses partenaires, clients et investisseurs : celui d’une banque décidée à reprendre la main sur son avenir, portée par une gouvernance renforcée et une stratégie de croissance fondée sur des ancrages africains solides.
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