Exécution budget 2024, Bénin – Les régies financières béninoises, à savoir les Impôts, les Douanes et le Trésor, ont fait état de performances impressionnantes à l’issue du troisième trimestre de l’année 2024. À fin septembre, les recettes brutes collectées, selon les données fournies par le ministère de l’Économie et des Finances, ont atteint 1 451,1 milliards de FCFA, marquant ainsi une augmentation de 119,9 milliards de FCFA par rapport à la même période en 2023.
Cette progression de 9 % est le fruit de l’efficacité des réformes et des stratégies mises en place pour renforcer la mobilisation des ressources publiques, avec un accent particulier sur la gestion des échéances fiscales et l’optimisation des politiques de recouvrement.
Les impôts : Une tendance croissante et constante
D’après les données de la Direction Générale des Impôts, l’administration fiscale a enregistré un recouvrement de 834,9 milliards de FCFA à fin septembre 2024, soit une augmentation notable de 11,4 % par rapport à l’année précédente, où les recettes s’élevaient à 749,7 milliards de FCFA. Le taux de mobilisation atteint 75 %, bien que des écarts aient été relevés par rapport aux objectifs annuels, en raison notamment d’une conjoncture économique difficile et des mesures de soutien mises en œuvre, telles que la suspension de la Taxe Unique sur les Produits Pétroliers (TSUPP).
Il convient de souligner une baisse de 23,99 milliards de FCFA des recettes générées par les impôts sur les revenus non salariaux. Toutefois, l’augmentation significative des acomptes de l’Impôt sur les Sociétés (IS) en septembre laisse entrevoir une reprise solide pour le quatrième trimestre. De plus, les recettes issues des impôts sur les biens et services ont enregistré une progression notable de 13,6 milliards de FCFA, tirée par la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et les taxes sur les services de communication électronique.
Les douanes : Une performance solide face aux défis
Les Douanes béninoises ont collecté 521,5 milliards de FCFA à fin septembre 2024, enregistrant ainsi une hausse de 13,2 % par rapport à l’année précédente. Ce résultat témoigne, selon le rapport d’exécution, de la gestion rigoureuse et efficace des recettes liées aux importations, avec un taux de recouvrement de 74,3 %, malgré une légère baisse par rapport à l’année précédente (76,4 %). Néanmoins, la Direction Générale des Douanes (DGD) a largement dépassé ses objectifs, atteignant 101,2 % de réalisation par rapport aux prévisions pour la période janvier-septembre 2024.
Les initiatives visant à renforcer les contrôles douaniers, telles que les abattements de valeurs sur certains produits, ont contribué à améliorer les recettes, selon le rapport. Cependant, certains leviers, notamment la gestion des conteneurs au port de Cotonou et le suivi des dossiers d’exonération, restent sous-exploités et pourraient représenter des pistes à explorer pour optimiser davantage les recouvrements.
Le trésor : Une mobilisation au-delà des attentes
De son côté, la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DGTCP) a collecté 94,7 milliards de FCFA, soit 94,9 % de son objectif annuel. Ce résultat dépasse largement les prévisions, bien qu’une diminution de 21,5 % par rapport à 2023 soit constatée, principalement en raison de la baisse des produits générés par les services sectoriels de l’État. Toutefois, en tenant compte des opérations de reclassement, le Trésor a enregistré une progression de 34 % par rapport à la même période de l’année précédente, ce qui constitue un facteur déterminant dans l’atteinte de ses objectifs.
En somme, les régies financières béninoises ont affiché une progression notable de leurs recettes à fin septembre 2024. Chacun des secteurs — Impôts, Douanes et Trésor — a su démontrer une gestion proactive de ses objectifs. Cependant, des défis persistent, notamment en matière de lutte contre la fraude et de régularisation des dossiers d’exonération. Néanmoins, les perspectives restent positives à l’approche de la fin de l’année, laissant entrevoir une consolidation des résultats et un impact favorable sur la trésorerie de l’État.