Gouvernance, Gabon – Selon la revue de performance du portefeuille de la Banque Africaine de Développement (BAD) au Gabon pour l’année 2024, plusieurs projets publics rencontrent des difficultés majeures en raison de retards administratifs et de faibles taux de décaissement. Face à ces défis, la BAD recommande une annulation partielle des ressources allouées à certains projets en difficulté afin de maximiser l’impact des investissements.
Annulation partielle des ressources
Deux projets en particulier font l’objet d’une attention particulière. Il s’agit du Projet de Renforcement des Capacités pour l’Employabilité des Jeunes et l’Amélioration de la Protection Sociale (RCEJPS) et le Projet d’Appui au Programme Gabon Émergent (PAPG1). Ces deux initiatives affichent des taux de décaissement particulièrement faibles, à savoir 41,1 % pour le RCEJPS et 15,8 % pour le PAPG1.
Pour le RCEJPS, dont la clôture est prévue pour le 31 mars 2025, la BAD recommande l’organisation d’une réunion avec les autorités gabonaises afin de décider de la suite à donner au projet, notamment en raison de 40 marchés qui n’ont pas encore été lancés. Il est suggéré de réorienter les ressources vers les activités en cours, pour s’assurer qu’elles soient finalisées dans les délais impartis.
En ce qui concerne le PAPG1, dont la clôture est fixée pour le 31 décembre 2025, la BAD propose également une annulation partielle des ressources allouées, en raison de 23 marchés non lancés et du risque de dépassement des délais de réalisation. Ces ajustements permettront de garantir la poursuite des projets essentiels, sans nuire à la performance globale du portefeuille.
Évaluation des délais de contrats
Pour le Projet d’Appui à la Diversification de l’Économie Gabonaise (PADEG), la BAD recommande une évaluation approfondie des délais nécessaires à l’exécution des contrats récemment signés, ainsi que de ceux en voie de signature dans le cadre de l’appui institutionnel. Cette analyse vise à réduire les délais d’exécution, un problème récurrent au Gabon, amplifié par les lourdeurs administratives. L’abolition récente de l’obligation de visas administratifs par décret présidentiel devrait faciliter ce processus.
Cela permettrait d’éviter des retards supplémentaires, notamment pour le PADEG, dont le taux de décaissement est actuellement de 14,3 %. Une telle démarche contribuerait à optimiser la gestion des projets d’appui institutionnel.
Progrès et perspectives
Malgré les nombreux défis rencontrés, des progrès notables sont à signaler. Le rapport souligne que la suppression des visas administratifs a permis une certaine fluidité dans les procédures, ce qui est un signe encourageant pour la suite des projets. En outre, un dialogue constructif entre la BAD, les partenaires techniques et financiers (PTF) et les autorités gabonaises a permis de renforcer les mécanismes de coordination et de suivi des projets. En capitalisant sur ces avancées et en appliquant les recommandations formulées, le Gabon pourrait considérablement améliorer l’impact de ses projets de développement et assurer une gestion plus rigoureuse des ressources.
Il est important de noter que ce rapport intervient dans un contexte marqué par un changement politique majeur, suite à l’arrivée au pouvoir du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) dirigé par le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, depuis août 2023.
Le portefeuille actuel des projets financés par la BAD au Gabon s’élève à environ 462,7 millions d’unités de compte (soit environ 613,7 millions de dollars US). Toutefois, au 30 septembre 2024, le taux de décaissement cumulé n’était que de 33,8 %, pour un portefeuille dont l’âge moyen est de 5,5 ans.
Proposé par SF (COLLABORATEUR EXTÉRIEUR)