Sécurité Maritime, Bénin – Le Port autonome de Cotonou poursuit la refonte de sa chaîne logistique. Après avoir confié, en novembre 2024, le monopole du pesage des conteneurs à deux opérateurs privés (LMBJ du 07/11/2024), la direction portuaire s’attaque désormais à l’encadrement strict des opérations d’empotage. Objectif : désengorger la plateforme, renforcer la conformité aux standards internationaux et mieux sécuriser les flux à l’export.
À la direction portuaire de Cotonou, l’heure est au grand ménage dans les pratiques logistiques. Dans une note datée du 22 mai 2025, le directeur général du Port autonome de Cotonou (PAC), Bart Johan Jozef Van Eenoo, précise une nouvelle mesure destinée à réorganiser en profondeur les conditions d’empotage des conteneurs destinés à l’export.
Concrètement, seules les entreprises disposant de magasins ou d’entrepôts à l’intérieur même du port sont désormais autorisées à y poursuivre l’empotage. Il est fait référence, notamment, à certaines sociétés qui « disposent d’entrepôts ou de magasins de stockage de balles de coton à l’intérieur du port ». Pour les autres, la consigne est que les opérations de chargement doivent se faire à l’extérieur de l’enceinte portuaire, dans le strict respect des procédures d’exportation en vigueur.
Une suite logique au recentrage opéré sur le pesage
Cette annonce s’inscrit dans la continuité de la réforme enclenchée il y a quelques mois. En novembre 2024, le PAC avait déjà décidé de confier exclusivement à SIPI BENIN et GP-TRANS le pesage des conteneurs à l’export, dans le cadre de l’application stricte de la norme VGM (Verified Gross Mass), telle que prévue par la Convention SOLAS. Une décision qui, au nom de la sécurité des opérations et de la fluidification du trafic, avait sonné le glas de la pluralité d’acteurs jusque-là tolérée sur cette activité critique.
Désormais, c’est l’étape amont de la chaîne — l’empotage — qui fait l’objet d’un encadrement renforcé. En imposant que seules les structures logées dans le périmètre du port puissent continuer, pour un temps encore, à effectuer l’empotage sur place, la direction portuaire vise à réduire l’encombrement dans l’enceinte du port tout en préparant une transition vers un modèle plus externalisé.
Une réforme progressive, mais irréversible
Si les détenteurs d’entrepôts portuaires bénéficient encore d’une fenêtre transitoire, la note du 22 mai précise bien qu’il s’agit d’une mesure temporaire, c’est-à-dire « jusqu’à la disparition progressive de ces entrepôts ou magasins ». Selon nos informations, le PAC entend aller jusqu’au bout de sa logique de réorganisation, à savoir limiter au maximum les activités de chargement internes pour recentrer le port sur ses fonctions stratégiques de transit et d’embarquement.
Cette mutation structurelle impose désormais aux opérateurs de s’adapter à une logistique hors site, avec des exigences de coordination accrues entre transporteurs, commissionnaires en douane, entrepôts privés et sociétés de pesage agréées. Plusieurs entreprises historiquement actives sur la plateforme, comme ETG Bénin, MAERSK Logistics & Services, IBCG, STILCO ou encore FK-Corporation, doivent, comme l’indiquait déjà la note de novembre 2024, entamer des démarches d’agrément si elles souhaitent poursuivre légalement leurs activités de pesage ou adapter leurs infrastructures pour répondre aux nouvelles normes d’empotage.
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